Cellulose du Pin Facture (33) Gironde
Le projet initial, dû à l'industriel d'origine tarusate Bernard Navarre, remonte à 1939 : fabrication d'une pâte au bisulfite pour l'élaboration de la viscose . À cause de la guerre, la construction de l'usine ne se réalise qu'entre 1942 et 1945 où apparaît la Société Landaise des Celluloses. Surmontant de difficiles problèmes techniques, d'ordre chimique notamment, l'usine passe d'une production de 6 000 tonnes en 1946 à 75 000 tonnes à la fin des années 1960. Entre temps, en 1960, l'établissement devient propriété du groupe Cellulose du pin.
En 1924 : Fondée par les Papeteries Navarre et Saint-Gobain. Création de la cellulose du Pin. Société au capital de 53,40375 millions de francs. Siège social : 7 rue Eugène Flachat, Paris. La Cellulose du pin est créé pour la fabrication de la cellulose et des papiers Kraft à partir des pins des Landes et qui s’appuie largement à l’époque sur les travaux de recherche des Papeteries de Montfourat. Usines à Bègles, Facture ( démarrage en 1929), Roquefort et Tartas.
En 1934 :Création de la Société des Papeteries de Roquefort,
En 1943 :l'Agence Française de Papeterie en 1943,
En 1960, l’établissement devient propriété du groupe Cellulose du pin.
En 1961: Absorption de l'Office des Cokes et des Papeteries de la Seine en 1961
En 1965: création d'AFP-Cenpa
En 1969: rachat des Papeteries de Condat.
En 1970:
Au cours des années 1970, le marché évolue fortement et implique des choix techniques. D’une part, la viscose se heurte au développement fulgurant des fibres synthétiques issues de la pétrochimie, le fameux nylon par exemple. D’autre part, les pâtes papetières au bisulfite sont moins appréciées que les pâtes kraft aux meilleures caractéristiques mécaniques.
Enfin, la demande en pâte « fluff » [2] augmente considérablement. C’est la base même du matelas absorbant des couches pour bébés, des protections pour personnes incontinentes et des protections féminines externes. L’amélioration générale du niveau de vie, la longévité de la population qui s’accroît et la dynamique de la grande distribution font exploser la consommation.
On comprend dès lors qu’au début des années 1980 les dirigeants de l’usine de Tartas désirent investir pour conforter sa position sur un marché international fort concurrentiel. D’autant qu’avec 350 emplois directs, la « papète », comme on dit familièrement dans la région, est un élément capital du tissu économique local.
Cependant, la restructuration du groupe est en train de s’ébaucher. Outre la perspective de nationalisation de Saint-Gobain-Pont-à-Mousson [3] qui contrôle alors la Cellulose du pin, la spécialisation productive implique des opérations de concentration technique avec des conséquences géographiques.
Ainsi, la papeterie de Roquefort ayant été fermée en 1978, les activités de l’usine de Bègles, en proche banlieue bordelaise, éloignée du massif forestier et trop à l’étroit dans son emprise des bords de Garonne, sont destinées à être transférées à la puissante usine de Facture, à Biganos (à deux pas du Bassin d’Arcachon). La géographie « papetière » des Landes de Gascogne, esquissée avec intelligence par les milieux de la sylviculture entre les années 1920 et 1940, s’en trouve donc modifiée, puisque de 5 usines (Bègles, Facture, Mimizan, Roquefort, Tartas), on passe à trois (Facture, Mimizan, Tartas). Loi darwinienne du capitalisme et problèmes concrets de reconversion des sites…
Ultérieurement, l’usine de Tartas, tout en continuant la fabrication de « fluff », change de mains et de raison sociale.
En 1974. Quelle est la situation actuelle du Groupe Cellulose du Pin dans la crise actuelle ?
Réponse de A. RIBEREAU-GA YON Directeur Général
« Les ventes de caisses en carton ondulé et de films rétractables, emballages destinés pour la plupart à des produits de consommation et d'équipement des ménages, ont diminué en tonnage dès le mois de septembre 1974 ; elles ont baissé progressivement et se sont stabilisées à des niveaux représentant, par rapport au l er semestre 1974, une baisse de 33% pour les caisses en carton ondulé et à + une baisse de 55 % pour les films rétractables.Les quantités de sacs grande contenance vendus ont évolué comme leurs marchés respectifs. Les ventes de sacs plastique, essentiellement sacs pour engrais, ont ralenti très fortement dès septembre dernier et leur niveau est en baisse de 60 % ; les campagnes d'engrais de l'automne et du printemps ont été très faibles en raison des conditions climatiques et du prix élevé des engrais. Les ventes de sacs papier par contre, se sont maintenues à un très haut niveau jusqu'à fin 1974 puis, la baisse des marchés de la chimie et des aliments du bétail a amené une réduction de 25 % de l'ensemble des ventes.
Les papiers gommés et enduits, utilisés sur les marchés de l'emballage, du bâtiment et des imprimeurs ont subi une baisse d'activité qui atteint actuellement 30 %.Seules nos ventes d'articles sanitaires et domestiques ont un peu augmenté dans un marché stable; on constate donc que, contrairement à l'activité "emballage" qui a diminué fortement, les produits destinés directement au grand public, tout au moins ceux de première nécessité, se sont maintenus. Au stade de la production des pates et papiers, la situation est du même genre ; cependant ces activités suivent avec un certain décalage les variations transformation, des considérations de prix imposés ont favorisé, dans certains cas, la vente des papiers nationaux par rapport à celle des papiers importés ; une usine de production ne ralentit guère : elle stocke l'excédent de sa production ou elle s'arrête.
LAIREURE eu pour les krafts d'emballage écrus et blanchis, les prévisions de vente sur les prochains mois sont faibles. Les papiers impression-écriture ont été en régression brutale dès novembre dernier ; la baisse des ventes est de l'ordre de 30 %.Les ventes de papiers pour stratifiés, liés à l'équipement des ménages, sont en très forte baisse depuis septembre ; par contre, la vente du carton pour l'emballage du lait se maintient.
Les pâtes blanchies de cellulose pour les textiles subissent le contrecoup de la crise de l'industrie textile ; celles pour papier ont un peu mieux résisté mais des stocks importants ont dû être constitués.
Je n'ai jamais constaté de telles réductions d'activité, même passagères ; depuis un quart de siècle nos marchés ont été en très forte croissance, Je pense que la situation actuelle est provisoire mais que nous ne retrouverons peut-être pas la croissance antérieure ; de toute façon, la préoccupation actuelles d'éviter le gaspillage et de protéger la nature auront une influence sur l'évolution de nos divers marchés.
Dans tous les domaines, nos prix de revient ont augmenté du fait de la sous activité et sur certains marchés nos prix de vente sont en forte baisse en raison de la concurrence parfois acharnée que se font les producteurs. Les résultats financiers de la seule Cellulose du Pin sont à peine supérieurs aux amortissements ; les résultats des filiales sont variables suivant les sociétés ; ils couvrent en général les amortissements mais les résultats de l'une d'entre elles sont très fortement négatifs. La rentabilité des usines de production est défavorablement influencée par le prix du bois qui est trop élevé par rapport aux prix de vente des pâtes et papiers mais il s'agit là d'une matière première qui, comme d'autres, a suivi les traces du pétrole,
Devant cette mauvaise situation générale du Groupe, notre objectif est de "tenir" : tenir c'est maintenir une situation financière permettant de faire face à nos engagements, en particulier en reportant à plus tard des investissements pourtant bien utiles ; c'est aussi faire tout le possible pour maintenir l'emploi.
Jusqu'à présent des horaires payés de 40 heures ont pu être maintenus à peu de chose près, alors que l'activité correspondait, dans bien des cas, à des horaires inférieurs. Nous espérons toujours éviter les arrêts prolongés d'usines sans pouvoir en donner encore l'assurance, escomptant une amélioration du carnet de commandes. Une constatation s'impose ; les ventes des grands magasins sont en baisse mais en baisse faible par rapport à celles des activités d'emballage ; on peut donc penser qu'une remontée de ces activités est proche : elle se fera quand les prix auront atteint leurs points bas ce qui déclenchera la reconstitution des stocks à tous les stades ; cette remontée entrainera la remontée au niveau de la production des papiers.
Enfin, pour rompre le cercle vicieux : réduction du pouvoir d'achat, réduction des activités, des mesures de relance doivent être prises ; c'est le rôle des états qui doivent aussi se concerter entre eux, vu l'importance des échanges entre pays et l'inévitable interaction des économies entre elles ».A. RIBEREAU-GA YON Directeur Général Le 20 juin 1975
En 1978: Absorption de la Société Forestière du Sud-Ouest, de la Société Forestière de la Saussouze, de la Société Centrale Forestière et Immobilière, de la Centrale d'Exploitation et de Commerce et de l'Office de Publicité du Petit Parisien,
En 1980: Rachat de Lafarge Emballage .Devenue Saint-Gobain Papier-Bois
En 1994 Rachetée par Jefferson Smurfit , pour 5,6 milliards de francs.
Près de quarante ans après son édification, l’usine de la Cellulose du pin à Tartas, à la frange sud du massif forestier des Landes de Gascogne, franchit une étape importante pour son développement.
Le projet initial, dû à l’industriel d’origine tarusate Bernard Navarre, remonte à 1939 : fabrication d’une pâte au bisulfite pour l’élaboration de la viscose [1]. À cause de la guerre, la construction de l’usine ne se réalise qu’entre 1942 et 1945 où apparaît la Société Landaise des Celluloses. Surmontant de difficiles problèmes techniques, d’ordre chimique notamment, l’usine passe d’une production de 6 000 tonnes en 1946 à 75 000 tonnes à la fin des années 1960.
En 1994, après une fracassante annonce de fermeture du site par le groupe Saint-Gobain, Cellulose du Pin-Tartas devient Tartas.
Les nouveaux actionnaires canadiens, Cascades et Tembec, décident d’une augmentation de capacité de production et d’une nouvelle diversification. En 1999, Tembec achète la participation de Cascades (50%) et devient ainsi actionnaire unique de Tartas. L’usine est désormais connue sous le nom de Tembec Tartas, loin de Temiscaming, le berceau québécois (Abitibi) du nouveau propriétaire, groupe apparu au début des années 1970.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Biganos