Evergnicourt (02) Aisne
Un peu d'histoire: Cette papeterie fabrique du papier à base de paille depuis 1895.Quatre meules assurent la trituration de la pâte avant le raffinage en 6 piles. Une machine à papier produisant 11 tonnes par jour était mue par une turbine hydraulique en période de hautes eaux, ou une machine à vapeur de 80 cv. Elle comportait une dizaine de cylindres sécheurs.Un atelier de façonnage avec 2 machines à sacs travaille jusqu'en 1911.
En juin 1913, les anciens propriétaires et héritiers Roudier, Gravelat, Raynaud et Barret créent une société appelée " Papeteries d'Evergnicourt ".Une machine à carton ondulé produisait également avant d'être démontée et emmenée par les Allemands en 1914.Ces derniers font sauter l'usine en 1917. Evergnicourt est alors entièrement rasé.
L'usine est reconstruite en 1920 et rentre dans le groupe Navarre comme il indiqué dans le rapport du conseil d'administration publié dans le Moniteur de la Papeterie le 15 juin 1921.
"Au cours de l'exercice écoulé, le capital a été porté de 20 à 40 millions, cette augmentation ayant pour but d'absorber ou d'acheter un certain nombre d'usines travaillant sous la direction de la Société et d'achever la fabrique à papier de Grand-Quevilly, près de Rouen. A l'heure actuelle, les usines de la Société sont au nombre de 16 avec 28 machines pouvant produire annuellement 55.000 tonnes de papier ou carton et 12 000 tonnes de cellulose. Chacune d'elles est spécialisée et l'écoulement de la production en est confié à l'Union française des Papeteries. Au cours de l'exercice écoulé, la Société a acquis la majorité des actions des Papeteries d'Evergnicourt, dont l'usine d'Evergnicourt (Aisne) a été totalement détruite par les Allemands. Cette Société ayant sollicité du Crédit National un prêt qui lui permette de commencer ses travaux de reconstruction, les Papeteries Navarre lui ont accordé leur caution temporaire. L'Assemblée a ratifié cette opération".
Le plan de l'usine est remanié de fond en comble, seul le bâtiment des turbines est reconstruit sur les fondations de l'ancien.L'utilisation de la paille est abandonnée en 1925, et la production est alors assurée par la machine Wagner (M2), équipée de 10 cylindres.Une 2nde machine à frictionner, monocylindrique Melher (M3), est mise en route en 1928, avec 2 presses frictionneuses superposées. Puis une chaufferie charbon est construite en 1930, qui sera démolie par la suite.
En 1921 Source Moniteur de la Papeterie 15 juin 1921.Papeteries Navarre.– L'Assemblée ordinaire qui s'est tenue le 31 Mai, sous la présidence de M. Aimé Bouchayer, a approuvé s le bilan de l'exercice- 1920* se soldant par un bénéfice de 5.077.973 francs. Ce bilan se totalise par 171.513.447 francs. Les immobilisations s'élèvent à 58.135.509 francs, le poste « marchandises » comprenant matières premières, produits fabriqués, usines et dépôts, forme une somme de 67.943.311 francs; les disponibilités s'élèvent à 22.652.924 francs. Le rapport rappelle qu'au cours du premier semestre de 1920, la demande a atteint une telle intensité que les usines de la Société éprouvaient les plus grandes difficultés pour les satisfaire. Malgré l'activité des marques françaises, les importations, dont la plupart venaient d'Allemagne, ont atteint en 1920 plus de 142.000 tonnes contre 25.000 à peine en 1913. Ces stocks étrangers ont nui considérablement aux affaires des maisons françaises, dès que la mévente a commencé. Les réserves de matières premières, proportionnées à la production des premiers mois de l'année; devinrent vite excessives.
« Notre industrie, continue le rapport, a eu encore à faire face à une violente campagne de presse. On en est venu à prétendre que la papeterie n'est pas viable en France parce que les principales matières premières dont elle a besoin y feraient défaut ou y seraient trop rares. Affirmation déjà contestable ; on a oublié, d'ailleurs, que la Papeterie française remonte au moyen-âge, que les papiers lins de France ont toujours été très recherchés, et que la Belgique et l'Angleterre, plus mal placées que la France sous le rapport des matières premières, ont été de tout temps des pays gros producteurs de papier. On veut ignorer aussi que les différences de change ne seront pas éternelles, ni éternels non plus les bénéfices à réaliser en important, grâce à la dépréciation monétaire, des papiers étrangers. »
A l'heure actuelle, les usines de la Société sont au nombre de 16 avec 28 machines pouvant produire annuellement 55.000 tonnes de papier ou carton et 12 000 tonnes de cellulose. Chacune d'elles est spécialisée et l'écoulement de la production en est confié à l'Union française des Papeteries. Au cours de l'exercice écoulé, la Société a acquis la majorité des actions des Papeteries d'Evergnicourt, dont l'usine d'Evergnicourt (Aisne) a été totalement détruite par les Allemands. Cette Société ayant sollicité du Crédit National un prêt qui lui permette de commencer ses travaux de reconstruction, les Papeteries Navarre lui ont accordé leur caution temporaire. L'Assemblée a ratifié cette opération.
En 1930 Le Moniteur de la Papeterie ignale dans son N° du 5 janvier un accident à l'usine:"Un accident s'est produit récemment à la papeterie d'Evergnicourt (Aisne), au cours du travail d'emmagasinage de balles de papier ; une grue électrique s'est abattu* tuant un jeune ouvrier de 17 ans, M. Daniel Delattre, et blessant grièvement un autre ouvrier, M. Oudin".
En 1932 Une usine de paille blanche (cellulose) est mise en route vers 1932, mais ne fonctionne que peu de temps. La machine 1 est prévue, elle est livrée partiellement mais reste en pièce détachée à cause de l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. Une usine de paille blanche (cellulose) est mise en route vers 1932, mais ne fonctionne que peu de temps. La machine 1 est prévue, elle est livrée partiellement mais reste en pièce détachée à cause de l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale.
Usine Navarre Evergnicourt en 1955
En 1972 :Prise de contrôle des Papeteries Navarre par les Papeteries de la Chapelle-Darblay sous l'égide de Paribas.
En 1976: Eclatement par filialisation des Papeteries Navarre le 31 décembre 1976 en 4 Sociétés : Les Papeteries Navarre regroupant les maisons de vente et le commercial. Les Papeteries Navarre Transformation (Roanne) en association avec un groupe Hollandais. Everbal Unité de papiers recyclés d'Evergnicourt) et Les Cartonneries de Champ-sur-Drac.
En 1994, le groupe Exacompta-Clairefontaine devient le propriétaire d'Everbal.
Témoignage :“Voici quelques documents de la papeterie à diverses périodes. Plusieurs membres de ma famille ont travaillé à la papeterie Navarre. j'ai travaillé également à la papeterie de 1986 à 2011. Enfant avec mes sœurs, nous partions en colonies de vacances, colonies qui appartenaient aux papeteries Navarre (Jujurieux, Tréminis et St Georges de Didonne).Cordialement. François Caille".Nous remercions François Caille pour ses informations et pour l’excellence de son site sur Evergnicourt.
Merci de nous contacter si vous disposer d'informations sur cette usine: